À sa mère...
C’est un petit garçon perdu
Dans le centre froid de cette pièce
Accroupi, le souffle suspendu
À un signe de vie qu’il ne reverra plus
C’est un petit être déchu
Dans le milieu de cet espace vide
Penché sur ce corps et le regard avide
D'un ultime effleurement qu’il ne sentira plus
C’est un petit homme foutu
Dans le cœur glacé de son ancienne déesse
Suppliant de ses yeux une dernière caresse
D'une main maternelle qui ne bougera plus
*****
Marqué à vie par cette vision atroce
Empreint à jamais de ce dégoût féroce
De se laisser toucher
De se laisser aimer…
Blessé des yeux à trop pleurer
Écorché dans sa chair d’avoir hurlé
Brisé du cœur qu’elle se soit évadée
Cassé d’espoir qu’elle l’ait abandonné
Privé d’amour… simplement esseulé !
*****
Quand on les trouve et les emporte tous deux
C’est son corps qui se crispe et se découpe en deux
Une moitié a faim, a peur, est triste, est seule :
C’est lui, l’enfant vivant mais comateux
L’autre est froide, vide, absente et saignante :
C’est elle, la femme dorénavant manquante
Il se sent crier quand on le prend par la main
L’éloignant de sa mère d’un geste non humain
Il comprend à présent, il est orphelin !
Leurs chemins se séparent au bout de ce couloir.
Son âme se déchire et devient toute noire
En pleurant le drap blanc qui s’éloigne de lui,
En quittant sa maman qui s’en va sans un bruit…
Mars 2014
@Au fil des mots, les maux passent
Sophie Garrec
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